colère tristesse bien-être chagrin joie déception rage effroi inquiétude plaisir désespoir agacement ras-le-bol appréhension…

Vous avez entendu ça mille fois, non ?
Il faut d’écouter ses émotions

En même temps on vous a dit ça aussi mille fois, non ?
Il faut que tu/il/elle apprenne/s à gérer t/ses émotions.

Ecoute mais faire taire. Y’aurait pas comme un hic dans l’histoire ?

Alors moi j’ai une petite théorie là-dessus (j’aime bien les petites théories) et c’est ce que je vais vous partager aujourd’hui.

Trois bonnes raisons bien connues pour écouter tes émotions

1- Elles t’envoient des messages sur ce qui se trouve sur ton chemin.

  • Oui la peur d’informe qu’il y a un danger sur ton chemin,
  • Oui, la colère t’informe qu’il y a un obstacle sur ton chemin,
  • Oui la tristesse t’informe que tu as un deuil à faire pour continuer le chemin,
  • Oui la joie t’informe que, pour un coup, tu n’es pas à côté de tes pompes.

Parfait.

2- Elles t’invitent à poser les actes pertinents pour éviter les ennuis.

  • Oui la peur t’invite à fuir devant l’ours ou te soumettre au torrent en furie (ok ok j’y vais pas)
  • Oui la colère te permet de rassembler tes forces pour lutter contre l’injustice et pour le respect de qui tu es
  • Oui la tristesse te fait ralentir pour prendre le temps d’intégrer les nouvelles données de ton présent
  • Oui la joie te donne envie de continuer et recommencer.

Parfait.

3- Si tu ne les écoute pas elles vont se retourner contre toi

Bon, je ne l’aurais pas dit comme ça, mais c’est vrai,

  • La peur empêche de vivre
  • La colère construit plus de barrière qu’elle n’en fait sauter
  • La tristesse rend aveugle aux belles choses
  • La joie… euh, non la joie ne se retourne jamais contre toi.

Ou alors c’est qu’elle est simulée.
Mais alors ce n’est pas de la joie.

Les trois bonnes raisons mal connues pour lesquelles tu N’écoutes PAS tes émotions

1- On ne comprend rien à ce qu’elles disent

Ben oui.

Faut dire qu’on nous raconte tout et son contraire à propos des émotions.

« La colère m’informe que mes valeurs, mes besoins, mon périmètre (que sais-je) ne sont pas respectées ». Ah bon ? Donc quand je m’énerve parce que le voisin continue à fermer le portail à clé en pleine journée et que je suis obligée de descendre ouvrir à la main à chaque fois que quelqu’un sonne, c’est un non-respect de mes valeurs ? Non. De mes besoins ? D’accord, mais moi, est-ce que je respecte ses besoins si ce monsieur est complètement terrorisé à l’idée de se faire cambrioler ou agresser chez lui ? Ah ben nous voilà bien. Soit c’est lui, soit c’est moi qui ne respecte pas l’autre. C’est mal barré pour le vivre ensemble…

2- Les actions qu’elles génèrent sont tout à fait inappropriées

Ah ben si pardon.

Si ma colère me pousse à bloquer le verrou de la porte pour qu’il ne puisse plus fermer, qu’est-ce que ça va produire ?
Si ma tristesse me fait me lamenter à tour de bras devant tout le monde, qu’est-ce que ça va produire ?
Si ma peur me fait fuir à toutes jambes à chaque fois qu’un truc qui ressemble à un ours se poste devant moi, qu’est-ce que ça va résoudre ?
Si ma joie me fait danser toute la journée sans me préoccuper de ce que la nuit va tomber, qu’est-ce que ça va produire ?

3- On ne sait pas lire le langage des émotions

Ces actions sont inappropriées parce que, quand on fait ce qui est décrit au-dessus, on ne répond pas du tout au message de l’émotion. On interprète une langue qu’on ne connaît pas, et comme tout ignorant qui se respecte, on interprète de travers.

La peur ne te dit pas « il y a un danger ». Elle te dit : « regarde, il y a devant toi le cousin de ce qui te met en danger à l’intérieur de toi ».
La colère ne te dit pas : « il ne respecte pas tes valeurs ». Elle te dit : « tu ne respectes pas tes valeurs ».
La tristesse ne te dit pas : « va au fond de ton chagrin », elle te dit : « remplis-toi de tout ce que l’autre t’a apporté ».
La joie ne te dit pas  » tu y es, ne bouge plus ! « , elle te dit « poursuis cette route ».

LA vraie raison pour laquelle il FAUT écouter ses émotions

La grande arnaque sur les émotions, c’est de nous dire qu’elles nous informent sur l’extérieur.

Dans la phrase « les émotions m’informent de ce qui se trouve sur mon chemin, le mot le plus important, c’est « mon ». Il est tellement important qu’on devrait n’écouter que lui.

Mon chemin et celui de personne d’autre.

Autrement dit, il ne s’agit pas du chemin que je partage dans le monde matériel avec plein d’autres gens, ce chemin qui fait que je les rencontre, justement, ces gens. Parce qu’on est précisément sur le même chemin. Et que donc, ce chemin n’appartient pas qu’à moi. Et que donc, je ne peux pas « suivre pleinement mon chemin » si je porte mon regard sur le chemin de la réalité tangible, le chemin où je sociabilise. Je ne peux pas imposer à mon voisin de laisser la porte ouverte s’il a peur d’être violenté.

Le chemin dont nous parlent nos émotions, c’est notre chemin intérieur, celui où nous ne rencontrons que nous-mêmes.

Celui où, comme dans la vie, nos valeurs et nos besoins ne sont pas respectées, des deuils sont à faire, des dangers sont à éviter… Mais qui nous manque de respect ? Qui nous met en danger ? Qui devons-nous laisser mourir pour accéder à l’étape suivante du chemin ? Nous. Des parties de nous-mêmes, qui essaient de trouver leur place et que nous ne prenons pas en compte.
C’est ça, suivre son chemin.

Et ce sont nos émotions qui nous guident à chaque instant, nous montrant, à l’extérieur de nous (l’autre qui nous énerve, par exemple), ce qui se passe à l’intérieur de nous.

Bon chemin !